Maroussia

« Elle revint le lendemain. Des grognements résonnèrent entre les troncs, et ce n’était pas le sifflement des vents dans les cimes. Il y avait quelqu’un dans la clairière… C’était un loup gris. Il tournait autour d’un arbre. Sans sa meute, affamé. L’abattage des arbres avait désorienté les animaux. Ils perdaient leurs repères. » (p.24)

La Grande Guerre d’Emilien

« Depuis notre arrivée dans l’Aisne, nous creusons des tranchées. C’est bien fatigant, mais finalement je préfère presque ça aux jours de repos. Un jour ou deux à ne rien faire après une dure journée, c’est bon à prendre, mais si ça dure trop, je piaffe, et je finis par ruminer ! Tu me connais, je n’aime pas rester sans rien faire. » (p.36)

Alaska

« Ça fait quatre mois que je ne l’ai pas vue, mais je la reconnaitrais entre mille. Je connais par coeur chaque poil de sa magnifique toison blanche. Elle attend à la sortie du collège, à côté d’une inconnue. Elle ne porte pas de collier comme celui qu’elle avait chez nous, mais un harnais avec une couverture jaune vif. Elle regarde attentivement tout le monde et je donnerais tout ce que j’ai pour courir jusqu’à elle et la serrer dans mes bras. » (p.40)

Tancho

« De sa fenêtre, Tancho aimait les regarder [les grues] faire leur drôle de danse. »

Le vieil homme et la mare

« Le vieil homme se retrouva finalement sur le trottoir avec sa mare qui avait rétréci à force d’être déplacée. Des passants y lancèrent des pièces. Un idiot y jeta même sa poubelle. »

Je parle comme une rivière

« Papa m’emmène à la rivière. On marche le long de la rive à la recherche d’insectes et de pierres colorés. »

Je m’appelle Sudan

« Un jour, après son bain de boue, il regarda son reflet dans l’eau et remarqua avec joie que sa corne avait poussé. »